• En même temps que les soldats, les reporters de guerre découvrent les camps nazis.

    Les premières mentions des camps apparaissent dès septembre 1944 dans l'organe de la Résistance Combat, au sujet de Buchenwald, et dans Libération à propos d'Auschwitz. Mais ces informations sont limitées, car la presse de cette époque s'intéresse avant tout au sort des prisonniers de guerre.

    Mais dès le printemps 1945, les autorités militaires décident de laisser couvrir la libération des camps par les jour 

    Les premières photos des camps ont été prises par les Nazis eux-mêmes dès 1933 à des fins de propagande. La plupart ont été prises par des cinéastes ou des photographes accompagnant les libérateurs et sont publiées dans des magazines comme Libération ou Action. Mais ces images de tas de cadavres abandonnés ne montrent qu'une partie de la réalité des camps : en effet, faute de temps, et la plupart des fours crématoires ayant été détruits, les nazis avaient laissé les cadavres s'accumuler devant ou dans les baraques.

    D'autres médias diffusent des images des camps: les actualités cinématographiques comme les Actualités Françaises ou des expositions telles celle de juillet 1945 intitulée "Crimes Hitlériens".


    votre commentaire
  • Juliette Broder, résistante et juive, vivant à Bruxelles, émet des réserves sur la façon dont est célébré l'anniversaire d'Auschwitz. Que cache-t-on?

    Fin de ce mois, à l'initiative de l'Onu, on commémorera la libération d'Auschwitz par les troupes soviétiques. Cette commémoration me laisse un goût amer. Certes, alors que les rats nazis masqués sortent de plus en plus de leurs trous, alors que pas mal de bourreaux finissent paisiblement leurs jours heureux, on ne dévoilera jamais assez combien est sanglant le drapeau du fascisme ordinaire.

    Juliette Broder

    Mais commémorer Auschwitz et le martyr des bébés, des vieillards, des hommes et des femmes nés juifs, cela justifie-t-il que l'on taise presque toujours le martyr des tziganes, des prisonniers de guerre et civils soviétiques qui alimentèrent les mêmes fours crématoires en compagnie des juifs?1

    Une autre chose me bouleverse. Pourquoi commémorer spécifiquement la délivrance d'Auschwitz et taire celle des autres camps de la mort? En quoi les martyrs du fascisme et du nazisme sont-ils différents? En quoi les bourreaux sont-ils différents?

    Pourquoi taire le fait que Dachau, libéré le 29 avril 1945, a été le premier camp de la mort mis en place dès la prise de pouvoir par les hitlériens pour y martyriser et exterminer les communistes, les socialistes, les démocrates allemands?

    Pourquoi ne pas commémorer en une seule date la libération de tous les camps de concentration? Pourquoi faire d'Auschwitz une exception?

    Pourquoi taire que des juifs ne se sont pas livrés comme des moutons à l'abattoir nazi mais ont mené le combat avec des résistants et partisans armés non-juifs? Pas un mot là-dessus à la TV, à la radio, dans la presse... Dans ma famille, il y eut 32 martyrs dont il ne reste que cendres. Parmi eux, il y eut des communistes qui participèrent et moururent lors de la révolte du ghetto de Varsovie. Il y eut mon cousin et compagnon de jeux, Joseph, fusillé, non parce que juif, mais parce que partisan armé. Il n'avait pas 20 ans.

    Celui qui allait devenir le père de mon fils, juif, étudiant à l'Université de Liège, membre actif des Partisans armés, avait 20 ans quand il fut dénoncé avec ses compagnons de lutte non-juifs. Il passa près de deux ans à Buchenwald. Quand il en revint, il pesait un peu plus de 50 kg.

    Il y eut résistance de juifs dans tous les pays occupés, organisée en collaboration étroite ou fusionnée avec des non-juifs belges, hollandais, français, italiens et allemands, etc. La Résistance, quel que fut l'endroit où elle s'exerça était une, comme sont uns tous ceux que le fascisme, le nazisme a martyrisés, exterminés pour leurs opinions comme pour leur origine. C'est cette mémoire-là que nous devons cultiver et que nous devons laisser en héritage aux jeunes d'aujourd'hui et de demain.

    1 L'historien Maxime Steinberg mentionne les chiffres suivants: Juifs de Belgique déportés à Auschwitz: 25.257; Survivants: 1.205; Tziganes de Belgique déportés à Auschwitz: 351; Survivants: 12. Ces chiffres représentent uniquement juifs et tziganes rassemblés au camp de Malines et déportés à Auschwitz sur seul critère de leur origine.


    2 commentaires
  • Noirs dans les camps nazis est un document unique sur un drame jusqu'ici méconnu de la seconde guerre mondiale : la déportation des noirs dans les camps de concentration. Parce qu'ils étaient aussi résistants, engagés dans les combats ou simplement ramassés au hasard d'une rafle, de nombreux Africains, Antillais, Américains ou Européens noirs ont connu cet enfer. Eux aussi ont souffert à Dachau, Mauthausen ou Auschwitz, où ils étaient sujets aux pires humiliations.

    A travers des témoignages de survivants recueillis en Allemagne, Belgique, Espagne, France et au Sénégal, ce film rend hommage à tous ces hommes et apporte un éclairage supplémentaire pour commémorer le soixantième anniversaire de la libération des camps nazis.

     


    5 commentaires

  • 1 commentaire

  • 1 commentaire